C’est une figure majeure du cinéma français qui vient de nous quitter. Un grand réalisateur dont la filmographie compte une trentaine de films, dont beaucoup sont devenus des perles de notre patrimoine.
Mais c’était aussi une personnalité attachante, un humaniste attaché à dénoncer les injustices, un lucide bienveillant dont les œuvres portent tout son espoir en l’humain : Que la fête commence, L’horloger de Saint-Paul, Le juge et l’assassin, Coup de torchon, L.627, Capitaine Conan, La mort en direct,…pour ne citer qu’eux. C’était également un grand défenseur du cinéma français, pour qui « la colère était un devoir », pas un corporatiste mais un engagé qui parlait avec sincérité, pour qui la liberté d’expression était une ardente obligation. Critique de cinéma, réalisateur, producteur, sa grande connaissance du cinéma lui permettra d’écrire articles et ouvrages sur le sujet, tels 30 ans de cinéma américain et 50 ans de cinéma américain, considérés comme des références. Sans oublier son formidable film documentaire Voyage à travers le cinéma français. Analysant et re-conceptualisant les œuvres, restituant leurs contextes matériel, financier et historique, il a réhabilité des films et des réalisateurs laissés de côté.
Ce cinéphile éclairé était un « passeur » hors pair, un « conseiller » dans l’âme. De films bien sûr, mais aussi de littérature et de musique. Pour ses films, il allait en rechercher la musique dans leur chair même : ainsi, pour Que la fête commence, il a transmis à son compositeur les partitions de musique de chambre jouée à l’époque pour le Régent ; et pour L’horloger de Saint-Paul, il a fait composer le thème principal à partir du carillon de l’église… Mais nous aurons l’occasion de reparler de Bertrand Tavernier et de ses différents centres d’intérêt, notamment littéraires et musicaux...
En attendant voici comment retrouver quelques-uns de ses films :