Le Centre national du Livre (CNL) vient de publier son nouveau baromètre sur les français et la lecture en 2025.
Initié depuis 2015, cette enquête mesure les pratiques autour du livre et de la lecture. Elle permet de mieux connaitre les habitudes de lecture des français. C'est un moyen de mieux connaitre les publics qu'ils fréquentent ou non les bibliothèques, surtout ceux qui ne fréquentent pas nos établissements. C'est l'occasion de réfléchir à la mise en place d'actions afin de répondre à leurs besoins.
Dans cet épisode 2, nous nous intéressons à leur relation/ressenti vis à vis des bibliothèques.
Sans surprise, la quasi totalité des lecteurs lisent chez eux. Pour les lieux hors domicile, la bibliothèque n'arrive qu'en cinquième position, et voit son chiffre baisser par rapport à 2023. Seulement 19% des lecteurs lisent à la bibliothèques, et 33% chez les 15/24 ans, certainement via les centre de documentation au collège et en bibliothèque universitaire.
3 lecteurs sur 4 n'empruntent pas de livres en bibliothèque et ce chiffre ne cesse de baisser depuis 10 ans. Les lecteurs les moins présents en bibliothèque sont les hommes et les français de 15 à 49 ans. Cette baisse est particulièrement importante chez les lecteurs de 35-49 ans et de moins de 25 ans.
Les freins à la fréquentation des bibliothèques sont malheureusement encore nombreux. Nous pouvons agir sur certains et pas du tout pour d'autres.
On peut remarquer que le fonctionnement peut paraitre contraignant : durée des prêts, des horaires non adaptés, l'inscription payante... La peur est aussi un frein: peur d'abimer, peur de perdre. On voit aussi l'importance de la médiation et de la mise en avant des collections jugées insuffisantes.
On peut donc s'interroger sur nos pratiques pour les rendre plus facilitantes et attractives pour ces publics non usagers de nos bibliothèques :
- Réfléchir à nos horaires. Selon les horaires proposés, vous ne toucherez pas le même public. Difficile de toucher des actifs et des familles si votre bibliothèque est ouverte seulement dans la journée en semaine. Une boite retour peut faciliter la fréquentation de la bibliothèque en rendant moins contraignant le retour qui peut se faire quand la personne est disponible.
- Simplifier le prêt : pourquoi imposer un quota et une durée de prêt ? Nos collections, hors nouveautés, sont suffisamment importantes pour ne pas restreindre le nombre d'emprunt. Il faut être un bon lecteur pour pouvoir lire un livre dans les durées imparties par les bibliothèques, et c'est un frein de devoir justifier son retard ou de retourner à la bibliothèque pour prolonger son prêt dans un agenda bien serré.
- Dédramatiser et/ou simplifier le rachat de livres perdus et abimés. Est ce bien nécessaire de demander le rachat d'un livre s'il a plus de 2, 5 ou 10 ans ? Il a déjà eu une belle vie dans votre bibliothèque.
- Rendre attractives nos collections. S'inspirer des librairies qui mettent les livres en facing. Chercher un livre dans les rayons est décourageant car la majorité des personnes viennent en bibliothèque sans idée précise. Elles ont besoin qu'on les guide vers un choix sans qu'elles s'en aperçoivent. Alors, misons sur la visibilité des couvertures sur des tables de présentation, dans les rayons... Un livre en facing a de 4 à 10 fois plus de chance d'être emprunté.
- Mettre en avant les livres numériques via Cesam71 et le catalogue de la BDSL pour répondre aux besoins de tout à chacun.
- et bien d'autres actions sont possibles...
Bonne réflexion.